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Contre - Torpilleur le Terrible d’Alain

jeudi 11 avril 2019, par Laurent

Le Terrible était l’un des six contre-torpilleurs de la Marine nationale française de la classe Le Fantasque ayant été construits dans les années 1930.

Longueur : 132 m
Début de la construction : 1931
Date de lancement : 30 novembre 1933
Maître-bau : 12 m
Vitesse : 37 nœuds (68,5 km/h)
Classe : classe Le Fantasque

Il a été le premier prêt de la série des six contre-torpilleurs et a exécuté des essais particulièrement brillants en battant tous les records de vitesse sur mer pour les bâtiments de sa catégorie et de catégories plus fortes1. Il réalisa en effet une vitesse de 45,1 nœuds2 lors d’un essai au déplacement Washington3,4 le 30 janvier 1935.
En 1936, il forme avec ses sister-ships Le Fantasque et L’Audacieux la 10e division légère (DL), division intégrée à la 2e escadre légère basée à Brest3. Comme toutes les DL équipées de contre-torpilleurs, la 10e DL devient le 12 avril 1937 la 10e DCT avec toujours Brest pour port d’attache3.
Lorsque la guerre éclate en septembre 1939, la 10e DCT intègre la Force de Raid qui regroupe les navires les plus modernes de la marine. Le 25 octobre 1939, parti de Dakar pour patrouiller dans l’Atlantique, il repère un cargo naviguant sans feu, identifie un navire allemand, le navire marchand Santa Fé. À l’approche de l’équipe de prise, le cargo est sabordé par son équipage, mais les marins français parviennent à interrompre les destructions2. Capturé, le navire sera ramené à Dakar sous escorte des navires Le Fantasque et Dupleix.

Le 3 juillet 1940, il se trouve à Mers el-Kébir. Lorsque la Force H britannique commence à tirer sur les cuirassés français, Le Terrible franchit la passe avec les autres bâtiments légers, engageant sans résultats les destroyers anglais. La mission est d’engager les grands navires anglais à la torpille, mais il est rappelé pour escorter le cuirassé Strasbourg qui a réussi à s’échapper du piège. L’escadre ainsi constituée fait route vers Toulon, elle essuie une attaque aérienne anglaise qui fait 3 blessés à bord du Terrible, et atteint Toulon dans la soirée du 4 juillet2.
Le Terrible ne fait pas partie de la Force Y, étant en travaux. Le L’Audacieux de la 8e D.C.T. qui le remplace, aura été mis hors de combat à la bataille de Dakar en septembre 1940.
En 1941, il rallie Dakar et retrouve la 10e D.C.T. (force "X")1.
En 1943, il séjourne pendant trois mois à Boston (États-Unis), où lui sont installés les derniers perfectionnements.
Les travaux ont porté notamment sur la mise en place d’un radar de veille aérienne, d’un radar de navigation, d’une cloche ASDIC rétractable, d’un remplacement de la DCA par 8 canons Bofors de 40 mm et 10 canons Oerlikons de 20 mm, de la mise en place de 4 mortiers Thornycroft (en) lance-grenades ASM (suppression du tube lance-torpilles arrière), de la pose d’une ceinture démagnétisante et un renforcement des moyens radio2. L’installation des radars nécessitèrent la réfection totale du mât avant ; sa capacité de ses soutes à mazout fut également augmentée1. Les modifications s’achèvent le 13 mai 1943. À son retour en Méditerranée, pour se conformer aux standards alliés, il est reclassé croiseur léger2.
Rentré en Afrique du Nord en juillet 1943, il participe le 9 septembre 1943 à l’opération Avalanche (débarquement allié sur la côte italienne à Salerne), effectuant des tirs d’appui-feu et engageant des bombardiers allemands2. Dans la nuit du 13 au 14 septembre, il débarque 250 hommes du 1er bataillon de choc à Ajaccio, ce sont les renforts destinés à appuyer les résistants ayant pris les armes. Une grave avarie de turbine limite la vitesse à 28 nœuds. Le bâtiment sera réparé après un retour à Alger avec des pièces récupérées sur l’épave de L’Audacieux2. Ces différentes opérations ont valu au Terrible quatre distinctions militaires, une étoile de vermeil et le droit au port de la fourragère aux couleurs de la croix de guerre1.
Reclassé croiseur léger début 1944, la 10e D.C.T. devenant la 10e Division de Croiseurs Légers, il effectue des raids en profondeur en mer Adriatique pour interrompre les liaisons entre l’Italie et la Yougoslavie. Ce sont des "sweeps" à grande vitesse (30 nœuds) de nuit avec une mission de recherche et destruction des convois ennemis. Le 29 février 1944 à 21 h 35, lors d’un raid à hauteur des îles Dalmates en compagnie du Malin, l’escadre engage (en) une flottille ennemie au canon et à la torpille. Le cargo Kapitän Diedrichsen et la corvette UJ201 sont coulés, le torpilleur TA 37 est gravement avarié et la corvette UJ206 et le torpilleur TA36 parviennent à se retirer, plus ou moins endommagés. Dans la nuit du 18 au 19 mars 1944, il intercepte au large des côtes dalmates, avec Le Fantasque, un convoi allemand transportant du matériel de guerre vers la Grèce. Ce convoi est composé du chaland F124 du remorqueur Titanic et de trois escorteurs SF270, SF273 et SF274. Lors d’un combat de nuit, les SF273 et SF274 furent incendiés et coulés. Le SF124 et le SF270 furent abandonnés par leurs équipages puis coulés le lendemain par l’aviation alliée. Le seul survivant fut le remorqueur qui parvint à rallier le port de Kyparissia

Le 15 août 1944, il participe avec les autres bâtiments de la 10e DCL au débarquement en Provence, au cours duquel il effectue des tirs contre les troupes allemandes2.
Le 25 décembre 1944, sur le trajet entre Naples et Toulon, lors d’une manœuvre par gros temps, il est abordé par Le Malin à bâbord. Le contre-torpilleur subit de très gros dégâts : sa coque est enfoncée sur 30 mètres en comptant 4 brèches, sa cheminée arrière est arrachée, sa pièce de 130 mm n°3 est hors service, son arbre d’hélice, son hélice et son canon double Bofors de 40 mm bâbord ont disparu. L’accident provoque 8 morts et 3 blessés. Le Terrible parvient cependant à regagner Naples le lendemain par ses propres moyens. Réparé sur place, il restera indisponible jusqu’au début de 1945.
En mars 1949, il est placé en réserve A à Bizerte. Au début de 1951, il est reclassé "escorteur rapide" selon la normalisation de l’OTAN. L’immatriculation D611 lui est affectée2. Il est cependant réarmé en mai 1952 afin de servir d’escorteur aux porte-avions La Fayette, Bois Belleau et Arromanches vers l’Indochine. Il effectue cette fonction jusqu’à avril 19531.
En décembre 1956, il est placé en réserve B à Brest, puis est utilisé pour l’instruction des élèves ingénieurs mécaniciens à l’école navale de Lanvéoc du 1er décembre 1956 au 31 janvier 19621. Rayé des listes en juin 1962, il est ensuite vendu pour démolition à Brest l’année suivante (n° de coque Q324).

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